À la suite d’un accouchement traumatique, Juliette a développé une dépression post-partum, comme 10 à 20 % des mamans. Ce qui lui a permis de s’en sortir ? La libération de la parole, la psychothérapie, et des séances de kinésiologie pour son bébé.

Juliette, en deux mots

Juliette est la maman d’un petit garçon : Henri, 2 ans, qu’elle a mis au monde par césarienne. Elle est professeure.

Ses conseils

« On parle rarement des choses qui dérangent quand on est jeune maman et c’est dommage. Il y a une pression sociétale incroyable pour qu’on soit la mère parfaite et on pense toujours que l’herbe est plus verte ailleurs. Du coup, on a peur de parler, de ne pas trouver les mots justes ; on se censure à tort.

Il faut aussi essayer d’écouter ce que les autres nous susurrent. Après mon accouchement, une amie psychologue m’a dit : “Tu ne vas pas bien, je pense que tu es en dépression”. J’ai d’abord ri, ça me paraissait trop loin de moi, mais c’est vrai que je parlais en boucle de mon accouchement. Il a été long et difficile, la douleur a été extrêmement forte et le tout s’est soldé par une anesthésie générale. J’ai développé une dépression qui a duré 18 mois suite à cela.

Pour mettre des mots sur ma tristesse et ce sentiment d’échec, j’ai suivi ce qu’on appelle une thérapie brève avec une psychologue. Lors de notre premier rendez-vous, je me suis rendue à l’évidence : j’étais à bout. J’ai beaucoup pleuré alors que je me l’interdisais jusque-là. En tout, j’ai rencontré cette dame quatre fois et ça m’a beaucoup aidée. J’ai également pris rendez-vous chez une kinésiologue pour mon fils. J’y allais initialement parce qu’Henri ne faisait pas ses nuits, mais elle a rapidement vu que la situation était plus compliquée que ce que je décrivais.

J’ai beaucoup aimé ma grossesse… mais beaucoup moins mon bébé, la première année. Avant lui, il y avait eu une petite fille qui n’a pas survécu. Mon fils a sans doute eu l’impression qu’il n’existait pas en tant que tel, qu’il était son remplaçant, un bébé-pansement, qu’il n’avait pas sa place sur Terre… La première année, c’était d’ailleurs un bébé très sage, qui ne voulait déranger personne. Ce n’est qu’après qu’il a commencé à s’agiter et à s’affirmer.

Je constate à quel point ma thérapie et le suivi de mon fils nous ont aidés à sortir la tête de l’eau. Sachez qu’il n’est jamais trop tard pour consulter ! ».